Le candidat de la droite à l’élection présidentielle a soutenu l’idée d’une mise en commun des moyens de défense au niveau européen
François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, plaide, dans un entretien au Monde et au Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour « une alliance européenne de défense », soulignant que « Trump ou pas, l’Europe doit se construire une défense propre ». « Je ne propose pas une défense européenne intégrée, mais une alliance européenne de défense », déclare François Fillon dans cet entretien aux quotidiens français et allemand, alors qu’il se rend lundi à Berlin. « Il faut mettre en commun des moyens, bâtir une industrie européenne et créer un fonds qui mutualise et finance les dépenses d’intervention extérieure », explique-t-il.
« C’est la fin de l’après-guerre, le début d’une nouvelle ère extrêmement dangereuse », analyse-t-il. « Le besoin d’unité des pays européens est beaucoup plus grand qu’il y a 25 ans. Après l’attentat de Berlin, j’ai le sentiment que l’Allemagne prend conscience de ces nouveaux risques. » Sur les déclarations du président américain Donald Trump, François Fillon estime que « l’Europe est prévenue. Elle doit donc s’organiser face à une politique américaine qui ne nous fera pas de cadeaux. » Quant à l’Otan, qualifiée d’« obsolète » par Donald Trump, François Fillon répond que « l’existence d’une alliance de défense transatlantique n’est pas obsolète, elle est même nécessaire ».
Relation franco-allemande « fondamentale »
« Mais elle n’est en rien une protection contre le totalitarisme islamique qui tente de déstabiliser une zone immense qui va du Pakistan au Nigeria », relève-t-il, jugeant que « dans beaucoup de cas, la politique américaine qui pilote l’Otan n’est pas la solution contre le totalitarisme islamique, elle est plutôt le problème ». « Trump ou pas, l’Europe doit se construire une défense propre », martèle-t-il. L’ancien Premier ministre estime aussi que pour l’Europe, « la relation franco-allemande est absolument fondamentale ». « Je fais donc le choix de son renforcement, dans un partenariat d’égal à égal ».
« Notre responsabilité historique est de donner ensemble à l’Europe la puissance politique pour peser face aux États-Unis, face à la Russie, face à la Chine », dit encore François Fillon. Il appelle à « refonder notre relation à la Russie ». Selon lui, « cela passe par un règlement de la question ukrainienne. […] Dans un second temps, il faut un nouveau partenariat économique avec la Russie. » François Fillon propose enfin « une conférence sur les nouvelles conditions de sécurité en Europe », sans donner plus de précisions.
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SOURCE AFP